Couvrir ses risques de change peut être simple et bon marché
Gérer des risques de change ne signifie pas que l’on doit tenter de prévoir les taux de change futurs ; c’est précisément le contraire. Une gestion organisée est d’autant plus nécessaire qu’on ne sait pas dans quel sens les devises vont évoluer et dans quelle ampleur ! Les analyses rétroactives des prévisions des analystes ou des marchés le montrent clairement (cf Décryptage N°3)
Pourquoi certaines sociétés ne couvrent pas leurs risques de change alors qu’elles devraient :
La volatilité des taux de change nuit souvent aux activités commerciales, car elle crée une instabilité et un manque de visibilité sur les revenus, coûts et marges bénéficiaires. Malgré cela, beaucoup d’entreprises ne se protègent pas ou peu contre ce risque.
Plusieurs raisons sont avancées : certains pensent que la gestion du risque de change serait trop complexe, coûteuse ou exigerait trop de temps. D’autres estiment ne pas connaître les instruments et techniques de couverture, ou que les gains et les pertes s’équilibrent avec le temps, ou même que se couvrir est une action spéculative !
Il est inexact de dire que couvrir est automatiquement onéreux ou complexe : couvrir peut être facile si une politique de couverture personnalisée utilisant des produits simples est préalablement établie. Par ailleurs, il n’est pas nécessaire de connaître exactement les dates des flux, car une gestion adaptée permet de gérer cet aléa sans souci. Enfin, les variations des devises peuvent (mais pas obligatoirement) se compenser sur plusieurs années, mais l’entreprise peut avoir besoin d’assurer ses résultats sur une année donnée ; de plus, a-t-elle les moyens de survivre à de soudaines et très fortes variations défavorables?
Il est possible d’atténuer le risque de change par des méthodes appropriées visant les objectifs suivants, par exemple :
Il faut également considérer les spécificités liées aux pays et monnaies considérés: devises plus ou moins volatiles, convertibles ou transférables, niveau des taux d’intérêts plus ou moins élevé impactant les cours à terme (« points de swaps »), offre bancaire et liquidité des produits financiers disponibles, etc.
L’élaboration d’une stratégie formelle de gestion des risques de change est essentielle pour connaître le succès dans ce domaine. Plusieurs étapes sont généralement préconisées.
Première étape : identifier et quantifier les risques pour connaître leur impact et les enjeux.
Deuxième étape : formaliser une politique, c’est-à-dire définir les objectifs de gestion et de comptabilisation, les modalités pratiques des opérations, le suivi de marché et le reporting à prévoir (contrôle de performance et réglementaire ou IFRS). Ces modalités doivent couvrir les points suivants, entre autres:
La troisième étape consiste à mettre en place les couvertures conformément à la politique prédéfinie, et à des prix optimisés pour que les frais directs ou indirects ne pénalisent pas l’efficacité des couvertures.
La quatrième étape exige de réaliser un reporting de contrôle et de performance pour évaluer le résultat de cette politique de couverture, en gestion et en comptabilité. Sur ces bases, avec des principes simples et de bon sens, une majorité d’entreprises pourraient améliorer leurs pratiques en la matière.
Hedging currency risks can be simple and cheap !
Managing currency risks does not mean that you should try to predict future exchange rates; it is precisely the opposite. A formalized risk management strategy is even more necessary since we do not know how currencies will fluctuate, or by how much ! The back testing of analysts’ or markets’ forecasts show this clearly (see Perspectives On… N°3)
Why some companies do not hedge their risks when they should
The volatility of exchange rates impacts negatively international business because it generates instability and lack of predictability of revenues, costs and therefore profit margins. Despite that, a lot of companies do not or only partially hedge their currency risks.
There are several reasons: some companies think that foreign exchange risk management would be too complex, expensive or require too much time. Others don’t know enough about the instruments and hedging techniques, that gains and losses eventually offset each other over time making hedging useless, or even that hedging is a speculative action !
It is incorrect to say that hedging is expensive or complex: hedging can be simple if a customized policy is established beforehand, using simple products. Moreover, it is not necessary to know the exact payment amounts or collection dates in advance since appropriate management can easily solve this. Finally, foreign currency fluctuations may (but not necessarily) compensate each other over years, but would the company’s financial structure be able to accommodate a very strong, sudden adverse change?
It is possible to mitigate currency risks, applying appropriate hedging methods to :
In addition, one must consider the specificities of the countries and currencies involved, for example: more or less volatile, transferable or convertible currencies, high or low interest rates impacting the forward rates (“swap points”), hedging instruments proposed by the banks.
The inception of a formal currency risk management strategy is essential to achieve this success. Several steps are generally recommended.
First step: identify and quantify the currency risks to determine their impact and stake.
Second step: formalize a policy, i.e. define the hedging objectives, the practical modalities and the reporting and accounting needs (performance monitoring, regulatory or IFRS), as well as the market surveillance. These arrangements should consider the following :
Third step : implement hedging according to the predefined policy at optimized market conditions so that the direct or indirect costs do not jeopardize the effectiveness of hedging.
Fourth step : produce precise controlling reports to evaluate the effectiveness of this policy in offsetting risks on cash and on P&L.
On this basis, with simple principles and common sense, most companies could improve their currency risk management practices.